l'avant scène cinéma

The Great Departure

The Great Departure

Pierre Filmon est un cinéaste rare. Alternant documentaires et films de fiction, il ne signe avec The Great Departure que son troisième long métrage. Le précédent Entre deux trains (en 2021) nous avait permis d’assister aux retrouvailles d’un homme et d’une femme, qui avaient été amoureux neuf ans plus tôt. Que nous avons suivi pendant un peu plus d’une heure sans jamais sortir du quartier de la gare d’Austerlitz.

The Great Departure n’est au fond pas si différent, mais il élargit le propos. Dans le temps, puisque le couple qui se forme devant nous passe plusieurs jours ensemble. Dans l’espace, le cinéaste ayant choisi de nous emmener en Inde, sur les rives du Gange. L’occasion d’observer comment se noue une histoire d’amour impromptue entre deux êtres en vacance (et non pas en vacances) de leur environnement social habituel, mais aussi de croiser un certain nombre de personnages extérieurs, comme autant de motifs d’une fresque qui nous raconte l’Inde et le dépaysement qu’il induit.

Mais au-delà, sans que jamais le cinéaste ne nous donne l’impression qu’il va se lancer dans un cours magistral, sans jamais que le film ne quitte réellement les rivages de la chronique, c’est à une radiographie de la place de la femme dans le monde que nous assistons. Nous sommes d’autant plus concernés que les deux comédiens qui prêtent vie aux personnages sont épatants. Ils ne se découvrent l’un à l’autre, et également au spectateur, que par petites touches. Pour finir par donner de belles couleurs à une tranche de vie baignée de mélancolie à laquelle nous ne pouvons qu’adhérer.


Yves Alion
Film français de Pierre Filmon (2025), avec Xavier Samuel, Sonal Sehgal, Vinod Nagpal. 1h36.

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